Résumé
20 h. Une prison quelque part. William Lamers est condamné à mort. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique pour dérouler le fil de sa vie afin d’échapper à la sentence. Son exécution qui ne devait être qu’une formalité va alors devenir le plus incroyable des enjeux politique et médiatique.
Le petit chaperon rouge au pays des mille et une nuits.
Que dire de ce film surprenant.
Je voulais voir Berléand que j’aime beaucoup et j’ai découvert Ridremont, impressionnant.
Dans ce huis clos sur le thème de la condamnation, on découvre un assassin qui se raconte sur la croix. Il en fait son chemin et envoute peu à peu tout le monde. Les personnages présents sont tous plus surréalistes les uns que les autres, le gardien, l’aumônier incarné par Christian Marin que je n’avais pas revu depuis les gendarmes, tire ici sa révérence en incarnant son personnage avec la même adresse qu’à l’époque, Burlet et les autres…Un régal de dialogue aussi décalés que ce que le film propose.
L’ambiance est un brin sordide, sale, avec une prison qui ne ressemble à aucune autre. On est nul part, on est dans un véritable décor irréel, et d’ailleurs, il n’y a qu’un prisonnier. Le film commence avec une violence inouïe et va peu à peu montrer son vrai visage comme celui de tous les personnages.
Une foule qui se masse de toute part pour entendre et se découvrir à travers un récit invraisemblable.
Plus l’histoire progresse et plus on se demande quelle sera la destination bien qu’elle semble inévitable. Mais ce n’est pas l’issue qui aura de l’importance ici, mais bel et bien le parcours emprunté. Une philosophie ouvrant les portes à tous les protagonistes de cette exécution face à une sorte de conte invraisemblable. Le récit peine un peu en milieu de parcours mais s’offre une fin très intéressante.
Ridremont s’offre le luxe d’être sa propre tête d’affiche, et sa première réalisation m’aura beaucoup plu.
Il mêle la vie d’un personnage touchant, violent à travers une histoire percutante.
La peine de mort apparait clairement comme un sujet sensible en provocant l’indignation de situations et de jugements pour un personnage coupable d’avoir été. Une grosse curiosité de style inclassable pour ce film étrange, récompensé à 3 reprises.
