Résumé
Paul a la trentaine, il vit dans un appartement parisien avec ses tantes, deux vieilles aristocrates qui l’ont élevé depuis ses deux ans et rêvent de le voir devenir pianiste virtuose. Sa vie se résume à une routine quotidienne, entre le grand piano du salon et le cours de danse de ses tantes où il travaille en tant qu’accompagnateur. Isolé du monde extérieur, Paul a vieilli sans jamais avoir vécu... Jusqu’au jour où il rencontre Madame Proust, sa voisine du quatrième étage. Cette femme excentrique possède la recette d’une tisane aux herbes capable, grâce à la musique, de faire ressurgir les souvenirs les plus profondément enfouis. Avec elle, Paul va découvrir son histoire et trouver la clé pour vivre enfin sa vie...
Quiproquos infantiles et secrets maladroits.
Le film commence simplement, presque naïvement, mais peut être avec un regard d’enfant. Sûrement le regard de Chomet, comme une illustration de bande dessinée, aussi envoûtante que l’évasion d’un vol de libellule.
Cela m’a propulsé, au fil d’une histoire pas banale, dans la succession de rebondissements émotionnels intenses jusque la dernière seconde.
Une vraie petite merveille enrichie d’une mise en scène originale et riche de couleurs, de décors et de personnages plus que singulier.
La caméra filme avec beaucoup de perspicacité des personnages et des détails qui auront tous leur importance, comme dans la mémoire d’un enfant qui visualiserait plein d’information sans pouvoir identifier ou déterminer les raisons de ce qui se déroule devant ses yeux.
Et moi, spectateur, ai découvert le fil de tout ça en partageant intensément l’ampleur de ce qui a été oublié dans cette histoire, pour mieux être submergé de toutes les vérités à venir.
Tout est adroitement fait et organisé, chaque acteur est touchant, du docteur au clochard, des sœurs à la bouddhiste, même Proust et ses madeleines… De la petite histoire qui démarre ombrageusement, on attend avec avidité la révélation suivante sans avoir idée de l’ampleur de ce qui nous attend.
Guillaume Gouix y brille complètement en laissant parler un visage incroyablement expressif et Anne le Ny est magnifique avec un rôle trop court mais tellement profond d’interprétation. Quant à Bernadette Lafond, elle se retirera avec brio pour ce dernier film dans lequel elle touchera le cœur encore une fois avant son ultime grand voyage
Un film touchant, bien plus incroyable qu’il n’y parait, un vrai régal pour moi et ce ne sera pas une illusion.
Rien que pour eux, je regrette d’avoir raté Angoulême cette année…
