Résumé
Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l'IRA qui ont entamé le "Blanket and No-Wash Protest" pour témoigner leur colère.Le jeune Davey Gillen, qui vient d'être incarcéré, refuse de porter l'uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l'extérieur grâce au leader Bobby Sands.Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d'huile et plus aucun gardien de prison n'est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d'une balle dans la tête.
Une prison dont on ne revient pas.
Fassbender est vraiment un bon acteur, pour moi. Après avoir joué les pseudo obsédé, super héro, dealer ou autre, il prouve encore une fois, dans la peau de ce jeune Irlandais, qu’il est capable de jouer n’importe quoi, et qu’il le fait bien.
Un pur déchainement de violence dont il sera l’objet pour un combat semblant de loin sans issue.
Graham, face à lui, incarne un homme dépassé par cette violence qui l’assaille et qui va finir par le submerger complètement, avec une sensibilité aussi flagrante que la violence qui ne fera que monter tout au long de cette démonstration d’autorité, dénuée de toute forme possible d’humanité et de potentiel retour à la réinsertion.
Le film est extrêmement violent, tout est montré crument, forcément pas pour tout public, des séances de tabassage dans des conditions de vie aux antipodes de nos soit disant dépotoirs carcéraux républicains.
Un sujet qui, forcément pour Fassbender, Irlandais, devait tenir à cœur et Mc Queen, dans la série premier long métrage, excelle et lui offre un sacré beau cadeau qu’il ne va pas bouder. Une histoire osée, un tumulte intérieur autour du sujet de l’IRA mainte fois abordé, mais rarement d’entre ses paires et surtout pas aussi évocateur.
Dur et longue vision qui ressemble presque à une agonie devant laquelle on se sent impuissant.
Une représentation terrible et une évocation qui s’apparente à celle du garde interprété qui au final est démoli par des actes bien plus démesurés que ce que sa raison voudrait contenir mais qui, dans la tourmente si bien mise en image, devient une sorte de folie dévastatrice.
Impossible de rester indifférent face à des conditions pareilles, face à un combat qui trouvent des ennemis même dans son propre camp, face à la volonté d’un petit nombre et de la recherche de revendications véhémentes la plupart du temps orienté vers le silence imposé. Un film qui secoue.
