Chocolat

Clown triste

Roschdy est vraiment un réalisateur de talent à mon goût. Déjà à la base, j’aime ce qu’il fait donc le partie pris passé, reste l’acteur principal de son dernier film, et là aussi c’était gagné d’avance. Alors lorsqu’on attend beaucoup d’un film, la barre est haute et on a vite fait d’être déçu !

Bien sûr le superbe rôle de composition pour Omar devait lui permettre de dépasser les limites de son jeu, même si l’intensité de son propre personnage est forte. Mais il semble se cantonner à ce qu’il sait le mieux faire, non sans déplaire et peut être en partie dû à un scénario qui ne rentrera pas plus que ça dans la douleur des personnages. Inspirée d’une histoire vraie, le rôle semble vraiment taillé pour lui bien que l’original n’avait pas sa stature physique et son charisme. Et au-delà du jeu terrible de l’acteur, grandement secondé par l’incroyable Thiérrée, incroyable sous les traits de Footit, digne petit fils de Chaplin, comme par le cadre magnifique dans lequel se déroule toute l’histoire, j’ai peiné à partager le parcours du personnage.

Peut être par un récit trop centré sur Rafael et ses frasques sans vraiment partager sa part avec son complice sans trop de développement. Le rapport de l’un à l’autre est vite escamoté pour la représentation de Chocolat en laissant apparaître un semblant de sentiment ressemblant plus à de la jalousie qu’à de la complicité. Cela gâche du coup le rapport privilégié que les deux personnages devaient partager. Au-delà de ça, le personnage semble rentrer sur le droit chemin du bon nègre résigné plus que révolté comme ne le laissait pas présager l’apparition du Haitien donnant un nouvel élan à l’histoire et mettant un peu plus en valeur une notion de liberté que l’homme avait enfin réussi à obtenir. Mais la réalité devait sûrement être autre et du coup il reste la bonne distraction bon enfant entière.

Cela reste un superbe film à voir assurément.