Résumé
Bubby, 35 ans, vit enfermé dans un taudis depuis sa naissance et ne connaît rien d'autre. Sa propre mère le séquestre en lui faisant croire que l’air extérieur est empoisonné. Elle le maintient à un état infantile, le terrorise en lui parlant de Dieu, le bat ou lui fait l'amour au gré de son humeur. Lorsque le père de Bubby revient de manière impromptu, l’univers et la place de l’homme enfant est bousculé. Il tue ses parents et s’aventure dans le monde extérieur, tout en agressions sonores et physiques. Ne maîtrisant pas le langage, il reproduit tous les mots, gestes et sons qu’il perçoit. Un jour, il rencontre un groupe de rock qui se prend d'affection pour lui et l'emmène sur la route. Un soir de concert, il rejoint le groupe sur scène et s'empare du micro. Tout ce qu’il a pu entendre va ressortir dans un flot ininterrompu. Il devient une rock star culte.
Petites asphyxies libératoires.
Le film se partage en deux parties. La première expose un homme n’étant jamais sorti d’un endroit sordide, ne connaissant rien du monde extérieur et vivant sous le joug d’une mère hideuse et abusant de son fils à toute fin. La représentation de ce morceau de vie est impressionnant de violence à travers peu de chose, un tournage assez fixe et filmant les mêmes plans comme pour renforcer encore plus l’absence totale de diversité qu’il peut y avoir dans cette espèce de cellule, sale, en désordre et sans aucune déco.
Tout est gris et augmente encore le côté glauque de la situation. Un univers irrespirable ou seule l’asphyxie permettra une libération, que ce soit pour un chat qui ne verra son salut que dans cette mort atroce, avec la fin ultime de toute une souffrance, inspirant à l’auteur d’autres étouffement signant le début d’une nouvelle vie faute de n’avoir pu donné fin à la sienne.
Tout cela va considérablement être mis en balance, en seconde partie, par un décor hyper coloré et des espaces dans lequel Bubby va se retrouver perdu à la suite de son évasion.
D’ailleurs, les premières minutes se retrouvent dans le noir, ou des endroit bien sombres imageant bien l’état de perdition et l’absence de repère de celui-ci, et le notre par la même occasion.
Mais, la vue reviendra vite et notre personnage recherchera au dehors ce qu’il a toujours connu lors de son « internement », des repères.
Cette seconde partie deviendra vite plus conventionnelle, mais le personnage incarnant le héro restera hors norme du début à la fin. L’enfant de 45 ans garde toute sa juvénilité que ce soit dans le regard ou dans le comportement.
Un film incroyable, violent, choquant, cru et terriblement original.
