Résumé
Berlin 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide arménien est exécuté dans la rue par Soghomon Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte. Soixante ans plus tard, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Un jeune cycliste qui passait là par hasard, Gilles Tessier, est gravement blessé. Aram, en fuite, rejoint l’armée de libération de l’Arménie à Beyrouth, foyer de la révolution internationale dans les années 80. Avec ses camarades, jeunes arméniens du monde entier, il pense qu’il faut recourir à la lutte armée pour que le génocide soit reconnu et que la terre de leurs grands-parents leur soit rendue.
La lutte contre l’oubli
Revendication du génocide Arménien haute et forte. Du premier geste improbable de Tehlirian aux mouvements terroristes plus récents pour se battre contre l’oubli et que soit reconnu le génocide, l’assassinat de plus de 1.5 millions d’Arméniens. Afin que tous ces morts ne le soient pas à tout jamais dans le plus grand silence. Mais Guédiguian réalise un film dont le but ne sera pas de fondre en larmes en plongeant dans une mélancolie profonde.
La première partie reconstitue très fidèlement l’exécution du bourreau Pacha, Hitler Turque, venu s’abriter derrière les frontières Allemandes après guerre. Tehlirian, exécuteur du monstre au nom d’une justice à rendre sera relaxé et un mouvement sera né. Quelques décennies plus tard, le scénario décrit la montée de violence et les dérives d’une volonté extrême de faire aboutir d’une autre manière que cinquante années de discutions restées stériles. Les armes, les dommages collatéraux et la césure de 2 visions différentes pour la reconnaissance. L’une veut tout à tout prix et faire parler de sa cause quand l’autre veut l’opinion publique pour elle avant tout afin de garder le plus large accueil pour son combat. Des cibles choisies et responsables à une tuerie aveugle médiatique.
A travers les yeux d’un rescapé, on vit l’histoire tragique, à travers ceux d’Abkarian, on vit le découpage d’un pays arraché à ses racines et d’un peuple ayant survécu à une folie meurtrière et dans les yeux d’Ascaride, l’amour d’une mère qui aimerait tant que son fils lui revienne, tout simplement.
Face au négationnisme international trop courant encore, l’Allemagne de 2016 se dresse par sa reconnaissance également du génocide après avoir abrité le bourreau et avoir été un allié important lors du second conflit mondial ayant causé un génocide juif par là même. Une belle leçon donnée par cette nouvelle Allemagne.
A qui le tour ?
