Résumé
L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite.
Quelle plus belle folie que l’amour.
Ils sont beaux, touchant, dramatiquement émouvant et leur histoire ne peut que sensibiliser face à la fragilité de tout ce en quoi on tient le plus au monde, l’amour de l’être aimé. Bien loin était la lecture du livre original dont l’exubérance du récit avait marqué ma jeunesse. Je me souviens de ce caractère particulier d’un personnage principal aisé, marqué par la perte d’un être cher qui va faire basculer ce dernier dans une mélancolie exubérante.
Encore à travers ce film, une superbe représentation de l’écriture de l’auteur original, dans lequel, la production s’est, me semble-t-il, permis de développer, sur l’ensemble de l’œuvre, cette folie narrative qui avait fait le succès du livre. Tout dégouline allègrement et c’est un vrai plaisir de suivre cette histoire d’amour contemporaine, avec une adaptation et une interprétation géniale jusqu’au majordome « haut » en couleur…
Que du plaisir à contempler la succession de tableaux et l’évolution de ceux ci à travers une histoire mélo dramatique fantasmagorique. L’énorme intensité va du chaud au froid durant tout le déroulement de l’histoire du bonheur à la tristesse. Ainsi, nous allons voyager à travers toute la palette des émotions, des sensations, de la vie à la mort, de la lumière aux ténèbres, avec une multitude de détails; on en prend plein les yeux. On a droit à la légèreté et l’inconscience de l’amour face à la dureté de la réalité de la vie, la maladie, la mort; tout ce que la vie peut nous offrir…et nous reprendre.
Une douce manière d’apprendre à apprécier chaque instant fragile que le moment nous propose avant que tout ne change et nous fasse basculer de l’autre côté si bien représenté dans ce tourment. Juste l’écume de la vie pleine de saveur fasse à la vague de tumultes qui nous submerge quotidiennement et dont on ne s’abreuvera que d’une infime substance vitale. Même la couleur suit le déroulement du film, accompagnée d’une musique au tempo de l’humeur de notre héro qui s’abandonnera définitivement.
Forcément gagnant pour ma part, tant par le sujet que par les acteurs que j’adore, je ne boude pas mon plaisir encore une fois.
Il restera encore plein de petites choses à revoir tant les scènes sont riches de détails, comme un livre que l’on redécouvre des années plus tard avec l’œil critique de la maturité.
