Résumé
Victime d’une crise cardiaque, une ancienne star du catch sur le déclin décide de raccrocher et de démarrer une nouvelle vie. Renouant contact avec sa fille et s’amourachant d’une strip-teaseuse, il devra lutter contre ses pulsions pour remonter sur le ring…
Rêve d’artiste, mourir sur scène.
Comment rester impartial? Déjà Mickey c’est le top, mais là, il est fantastique.
Un film tourné magnifiquement, glorifiant les dieux du ring qui sont prêts à aller au-delà du raisonnable pour l’amour d’un sport fou. Avec au passage, une formidable mise en scène de l’évidente complicité que vivent des hommes passionnés…à mort.
Impossible de rester de marbre devant un tel tournage, avec, en plus, un espèce d’effet reportage qui amplifie encore plus le côté réaliste du film.
On est sur le ring, comme partenaire des combattants et on se retrouve en vestiaire comme coéquipier organisateur d’un massacre illustré avec des côtés tragiques. Tout semble si organisé, mais une fois en place, les mauvais coups, la tension et le stress de toujours faire plus extravagant et spectaculaire aura raison de ces lutteurs au cœur trop grands.
Tout y est très juste et presque incompréhensible. Les acteurs se donnent à fond et la chute vertigineuse du personnage principal, n’en est que plus haute face à tant d’enthousiasme.
Un bel hommage à une discipline que l’on a l’habitude de voir (pour ma part) avec délectation sur certaines chaînes et pour lesquelles, sous prétexte d’être truqué, fait l’impasse sur le risque et l’investissement physique et moral de ces gladiateurs des temps modernes.
Un Rourke au sommet de l’interprétation qui nous fait vibrer et réussit le pari fou de sensibiliser face à un sport hors normes et tellement populaire aux USA. Un retour inespéré pour un acteur oublié et un personnage fait pour lui, avec une chute après un succès considérable et un tournant dans sa vie, tel que celui du personnage qui va devoir affronter un nouveau challenger sur la fin de sa vie, sa famille ou ce qu’il en reste.
La gloire et son déclin, les excès et les addictions, une similitude de deux vies qui se chevauchent avec une certaine misère et un œil contemplatif de spectateur face à un jeu innocent ou on fait semblant mais pourtant pour de vrai…ou vrai spectacle.
La musique, elle aussi est présente, et qui mieux que Springsteen pouvait honorer un tel sujet.
En somme un plaisir de bout en bout avec une fin déchirante illustrant la volonté d’un homme qui ne pouvait faire et vivre qu’à travers ce qu’il aimait par dessus tout, éveiller et offrir un plaisir fou à tout ceux qui le regardaient.
Un film que je revois à chaque fois avec autant de plaisir et qui, au passage, confirme mon attrait pour l’excellent Aronofsky dont j’aime quasiment tout avec un Black Swan énorme, Fighter, Fountain et j’en passe…vivement Noé…